Herbiers
Zostera marina et Zostera noltii, les seules phanérogames marines rencontrées sur les côtes de la Manche et de l’Atlantique, présentent un intérêt écologique et patrimonial reconnu au niveau international. Z. marina, qui apparaît au livre rouge des espèces menacées de France, se développe dans la zone infralittorale (du bas de l’estran jusqu’à environ -5 m), alors Z. noltii occupe le milieu d’estran.
Les herbiers se développent sur des sédiments meubles constitués par des sables plus ou moins envasés, parfois mélangés à des sédiments grossiers, et n’entrent donc
pas en compétition avec les macroalgues qui se cantonnent sur les substrats rocheux.
Les herbiers jouent un rôle d’habitat très original pour de nombreuses algues épiphytes et des invertébrés qui n’occupent généralement pas les substrats meubles. Ils abritent ainsi une forte diversité biologique, et jouent un rôle fonctionnel essentiel en tant que zones de reproduction, de nurseries et de nourrissage pour de nombreuses espèces, parmi lesquelles l’aplysie, l’hippocampe, ou la seiche.
La côte Ouest-Cotentin et la frange côtière bretonne abritent la grande majorité des sites de Z. marina, alors que les herbiers de Z. noltii sont surtout développés dans la baie de Bourgneuf, le golfe du Morbihan, les bassins de Marennes-Oléron et Arcachon. En dépit de leur abondance locale, les herbiers de zostères sont très vulnérables aux perturbations naturelles (tempêtes) et humaines (pêche à pied, implantations ostréicoles, mouillages de bateaux), et leur maintien nécessiteraient des mesures réglementaires.