Bancs d'hermelles


Les récifs d’hermelles, formés par l’agrégation de tubes de l’annélide polychète Sabellaria alveolata, se rencontrent très localement dans les niveaux moyens et inférieurs de la zone de balancement des marées. A l’origine, les tubes sableux sont fixés sur des substrats durs (affleurements rocheux, cailloutis et galets, débris coquilliers) et s’agglomèrent pour former des récifs qui peuvent atteindre quelques dizaines de mètres de diamètre et plusieurs décimètres de hauteur, et qui se regroupent en bancs parfois sur plusieurs hectares. Ces concrétions sont rares sur les côtes françaises et sont limitées à quelques sites majeurs sur le littoral Manche-Atlantique : baie du Mont Saint-Michel, Vendée et Pays Basque. 
Lorsqu’elles sont bien développées, ces formations forment un habitat d’une grande complexité architecturale qui favorise la richesse biologique. Leur dynamique est sous la dépendance de facteurs physiques comme l’hydrodynamisme, qui peut conduire à ensevelir les récifs sous les sédiments, ou le froid, qui peut entraîner de fortes mortalités du vers constructeur. Mais la menace la plus sérieuse demeure l’activité humaine sous des formes multiples : pêche à pied et piétinement, pêche au chalut, implantations de structures conchylicoles...  L’originalité et la rareté de ces constructions biologiques  leur confèrent une valeur patrimoniale qui justifierait à elle seule qu’elles soient préservées.