Forêts de laminaires
La zone infralittorale rocheuse exposée des côtes occidentales européennes est dominée par la présence de grandes algues brunes dont la taille dépasse souvent deux mètres. C’est la biocénose des laminaires qui atteint une vingtaine, voire une trentaine, de mètres en profondeur, selon la clarté de l’eau. Six espèces de laminaires, toutes représentées en Bretagne, constituent ces formations ; leur importance varie en fonction de leurs exigences vis à vis des conditions de milieu. En dépit de la variété des situations locales, l’essentiel de la biomasse des côtes de la Manche et de l’Atlantique est généralement constituée par Laminaria hyperborea.
Les forêts de laminaires sont des milieux très riches, hébergeant une flore et une faune variées, représentées par des espèces fixées ou mobiles. A l’image des forêts terrestres, elles présentent une stratification constituée par des organismes végétaux et animaux, de port et de taille différents. Elles abritent des espèces animales d’intérêt commercial, de manière permanente (ormeaux, étrilles, congres), ou passagère (araignées, tourteaux, lieux, bars). Paradoxalement, peu d’animaux qui habitent ou fréquentent les champs de laminaires sont herbivores car peu (l’oursin Echinus esculentus par exemple) sont en mesure de pouvoir digérer les constituants des laminaires.
Les tempêtes hivernales ont une part déterminantes dans la dynamique des forêts de laminaires qu’elles réduisent notablement, mais les laminaires ont une stratégie démographique qui les conduit à réoccuper rapidement et efficacement l’espace laissé libre.
Les menaces qui pourraient peser sur les champs de laminaires sont, d’une part l’activité goémonière, pour l’instant limitée à une seule espèce (Laminaria digitata), et l’évolution globale de la biosphère (modification de la répartition biogéographique des espèces), mais il ne semble pas que la pérennité des forêts de laminaires, à l’échelle des côtes françaises de la Manche et de l’Atlantique, soit pour l’instant menacée.